Anne-Marie Pascoli

CORPS INVENTIF

2016 – La Ferme du Vinatier – Bron (69)

PRÉSENTATION

ETOFFE ET MOI

De quelle étoffe ma peau, mes os mes tendons mes muscles mes viscères mes nerfs mes vaisseaux, transports de sang, de lymphe, de désir, de rage, de peur, d’espoir.

 De quelle étoffe les liens entre ma peau, mes os mes tendons mes muscles…

De quelle étoffe le fil de mon histoire, blottie dans la poche cousue d’un cœur si rouge et sa langue, enfantine, perdue dans la doublure.

De quelle étoffe la mémoire, résille au cerveau palpitant du mou contre le dur de son crâne, résistante.

De quelle étoffe, à l’œil, l’ourlet des larmes se défait,  voile impudique au corps de l’immense tristesse.

De quelle étoffe encore, les mots, en points d’attaches, brodent un discours fragile, dentelles perlées.

J’exsude ma propre enveloppe sans toujours rien savoir de ce qu’elle habille

De quelle étoffe alors,  ton regard froissera, avec la douceur de la plus fine soie, la cassure de mes plis.

Pour qu’encore une fois, le tombé soit juste, le mouvement léger,

Pour qu’encore une fois J’exsude un habit d’eau, de toutes densités…danser.

Anne Marie Pascoli

Corps Inventif est une visite dansée de l’exposition Sens dessus dessous dans le cadre du Festival Au coeur de tes oreilles.

Le titre de l’exposition «  sens dessus dessous » m’évoque cette zone de l’entre, l’entre peau et vêtement, qui est moi sans être moi, qui raconte tout en masquant.

Le glissement des limites du corps entre le dedans et le dehors, entre la peau et l’habit, donne à voir cette zone d’accord ou de turbulences entre l’être et les liens qu’il tisse avec  lui-même, avec l’autre, avec sa propre altérité.

Dans la danse, le vêtement prend toute sa force d’entrave ou de facilitation au mouvement dansé. Il débarrasse de sa nudité l’expression du corps, il en donne un prolongement de sens, ou l’occulte, c’est selon. Si la danse est une parole, la façon dont elle s’habille fait texte, temporalité, sociabilité, histoire.

Dans le soin ostéopathique c’est la peau même qui fait vêtement, puisque de la surface corps elle raconte en de micromouvements toute la vie de la profondeur.

Si peau et vêtements sont bien distincts, il n’en est pas moins vrai que c’est le mouvement de l’un ou de l’autre, de l’une et de l’autre, de l’un sur l’autre et de l’une en dessous de l’autre, qui raconte, évoque, tout un chant de vibrations de l’être.

DISTRIBUTION

Chorégraphie et interprétation : Anne-Marie Pascoli

Violoncelle : Olivier Gailly

REPRÉSENTATIONS

LieuDate
La Ferme du Vinatier – Bron (69)Jeudi 09 juin 2016
Retour en haut